10 jours pour l’avenir de la paix

Par   19 novembre 2015
particpants à l'IYCPF 2015

Les particpants à l’IYCPF 2015

La 10e édition de la Conférence internationale de la jeunesse pour l’avenir de la paix (International Youth Conference for Peace in the Future) s’est tenue à Hiroshima du 4 au 14 août dernier. Durant 10 jours, 71 jeunes venants d’une vingtaine de municipalités différentes se sont réunis pour aborder la thématique de la paix et se questionner sur les différents moyens de la promouvoir.

Tout d’abord, le contexte dans lequel s’est tenue la conférence était tout particulièrement propice à une réflexion sur notre rôle dans la culture de paix, en tant que jeune génération. Nous étions présents à Hiroshima pour participer aux commémorations organisées pour l’anniversaire des 70 ans des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. La cérémonie qui s’est tenue le 6 août au matin, à l’heure exacte du bombardement, a constitué un moment particulièrement fort de notre séjour. L’atmosphère qui régnait à ce moment-là, exactement 70 ans après que la ville fut détruite par l’explosion, nous a invité à réfléchir sur l’avenir de la paix dans un monde où il existe encore plus de 15 000 armes nucléaires, capable de détruire d’autres villes, tout comme l’a été Hiroshima. Mais Hiroshima n’est pas seulement un symbole dont nous devons nous souvenir. La place donnée à la culture de paix dans la ville d’Hiroshima a véritablement marqué notre réflexion commune autour de l’avenir de la paix. La visite du Musée de la paix, la rencontre avec une survivante des bombardements, notre participation à la signature de grandes carpes en tissus comme symbole d’engagement pacifique, ainsi que notre participation à différentes activités culturelles traditionnelles japonaise ont été l’occasion d’enrichir cette réflexion et de s’imprégner de cette culture de paix.

Programme - cérémonie de commémoration

Programme – cérémonie de commémoration

Pendant la cérémonie, le maire d’Hiroshima a déclaré vouloir faire d’Hiroshima un « lieu de dialogue et de rencontre » pour que les États puissent « discuter d’un cadre légal, y compris d’une convention relative aux armes nucléaires ». Sa volonté de faire d’Hiroshima un lieu favorable au développement de la culture de paix, à travers la mise en place de discussions sur un instrument juridique visant à l’élimination des armes nucléaires se retrouve dans cette déclaration. Ce positionnement pourra alors inspirer d’autres municipalités et rappelle l’importance de l’engagement des élus locaux et de leurs services pour la diffusion de la culture de paix. Les villes membres de l’AFCDRP-Maires pour la Paix France en sont aussi un exemple et leurs efforts, ainsi que leur engagement, pour la culture de paix doivent continuer à servir à la promotion des idées entourant la culture de paix. Ces idées et ces valeurs n’appartiennent pas à un autre siècle : l’engagement des 71 jeunes participants à la conférence montrent que la culture de paix est d’actualité et que les manières de la promouvoir sont en compatibilité totale avec notre époque. Le document final insiste d’ailleurs sur l’importance des vecteurs modernes tels que les réseaux sociaux et la communication en ligne pour développer les actions en faveur de la culture de paix. Ces vecteurs représentent une opportunité que les jeunes peuvent saisir pour construire l’avenir de la paix dans le monde de demain.

Signature des carpes

Signature des carpes

Cérémonie de commémoration

Cérémonie de commémoration

La diversité de provenance des différents participants a également été un facteur nous permettant d’appréhender la place de l’ouverture et du contact avec l’autre pour favoriser la culture de paix. Dans le document final (Hiroshima Appeal, pdf) produit pour conclure la conférence par un travail commun, les participants ont rappelé l’importance de la création d’occasions de s’enrichir par la compréhension mutuelle et l’acceptation d’une diversité de cultures et d’histoires. La conférence a donc été l’occasion de rappeler que la culture de paix passe par un travail d’éducation et de sensibilisation, mais également par une volonté de vivre ensemble se manifestant de manière continue. En tentant de définir le concept de paix, les participants ont avancé la nécessité de ne pas uniquement concevoir la paix comme un objectif à atteindre, mais également comme un processus. La paix a alors été définie dans son sens le plus large comme une situation où les individus peuvent évoluer sans craindre une quelconque menace, qu’elle soit d’ordre social, économique, physique ou juridique.

Travail de groupe

Travail de groupe

Les jeunes participants ont affirmé dans le document conclusif de la conférence leur souhait de partager l’expérience qu’ils ont vécu à Hiroshima et celui de promouvoir la culture de paix dans leurs villes respectives à leur retour. Cette expérience enrichissante aura transformé leur vision du monde, et aura renforcé leurs capacités à être acteur du monde de demain. En tant que représentante de l’AFCDRP-Maires pour la Paix France et de la ville de Malakoff à cet évènement, je peux témoigner de l’importance du travail réalisé au nom de la culture de paix, en terme de diffusion de valeurs d’échange et de compréhension mutuelle, mais aussi en termes de renforcement de la cohésion sociale et de développement de la volonté de vivre ensemble à l’échelle des villes. Cette conférence a représenté une opportunité de voir vivre cette culture de la paix, au sein de la ville d’Hiroshima. C’est donc avec une meilleure connaissance de la culture de paix, mais aussi avec l’idée que la diffusion de cette culture doit être une priorité que je reviens d’Hiroshima. En conclusion, l’AFCDRP-Maires pour la Paix France constitue un relai permettant d’agir dans cette direction et les outils que l’association propose doivent servir d’appui aux collectivités pour aller plus loin dans leur engagement pour la paix. Cet élan porté par la nouvelle génération à Hiroshima doit alors être soutenu par les élus locaux, qui peuvent encourager et appuyer les jeunes dans la promotion de la culture de paix dans leurs villes.

Jade Loucif, représente de l’AFCDRP-Maires pour la Paix France à la 10e Conférence internationale de la jeunesse pour l’avenir de la Paix (IYCPF)