Barack Obama à Hiroshima: une nouvelle étape de la mobilisation internationale

Par   27 mai 2016
Hiroshima13_obLe président des États-Unis, Barack Obama, est aujourd’hui à Hiroshima pour une visite historique: la première d’un dirigeant américain près de 71 ans après l’ordre du Président Truman de lancer les deux premières attaques nucléaires de l’histoire, sur Hiroshima (6 août) puis sur Nagasaki (9 août).

Un signe positif pour une nouvelle étape de la mobilisation internationale

Pour le réseau international Maires pour la Paix, présidé par les maires de ces deux villes martyres, et sa branche française l’AFCDRP, une telle visite est un signe positif qui peut marquer une nouvelle étape de la mobilisation internationale pour parvenir à l’élimination complète des armes nucléaires, comme le prévoit le Traité sur la non-prolifération (TNP).

Depuis sa création en 1982, Maires pour la Paix n’a eu de cesse d’inviter les dirigeants du monde entier à se rendre à Hiroshima et à Nagasaki. Au fil des ans, de plus en plus de représentations diplomatiques ont assisté aux commémorations. En avril dernier, la venue à Hiroshima des Ministres des Affaires Étrangères du G7, dont trois représentants d’États nucléaires -États-Unis, France et Royaume-Uni- était déjà un pas en avant: enfin de hauts responsables d’États, tous signataires du TNP, acceptaient de voir de leurs propres yeux la ville victime de cette arme inhumaine, aux effets indiscriminés.

D’immenses charniers à ciel ouvert en quelques minutes

Les bombes atomiques américaines ont complètement détruit Hiroshima et Nagasaki. Elles les ont transformées en quelques minutes en d’immenses charniers à ciel ouvert. À Hiroshima, le bâtiment de la chambre du commerce, devenu le Dôme de la bombe atomique, tenait à peine debout. Il témoigne aujourd’hui de la puissance de la déflagration. En 1945, plus de 200.000 personnes sont mortes, victimes de l’explosion ou des radiations dans les jours et semaines qui suivirent. Après une telle horreur, les survivants -les Hibakusha-, n’ont pourtant jamais cessé de porter un message de paix: que plus personne ne souffre comme ils ont souffert. Un message que relayent inlassablement les élus locaux de plus de 7000 collectivités de 161 pays rassemblés au sein du réseau Maires pour la Paix.

16.000 armes nucléaires dans le monde

Premiers responsables de la sécurité de nos concitoyens en cas de conflit, nous avons une conscience aigüe de l’ampleur de la menace nucléaire qui pèse sur le monde dans son ensemble. Nous ne pouvons pas prendre le risque de voir Hiroshima ou Nagasaki se répéter car aujourd’hui, cela signifierait une escalade suicidaire. Pour cela, nous devons agir à deux niveaux: localement, en nous attaquant aux racines des conflits, en nous appuyant sur les ressources de la culture de la paix telle que définie par l’UNESCO, et globalement en nous mobilisant auprès d’Hiroshima et de Nagasaki pour parvenir à l’élimination totale des armes nucléaires.

Il reste encore près de 16.000 armes nucléaires sur la surface du globe. Ces armes menacent l’existence même de l’être humain et de son environnement. Ce « péril total » mine l’humain, et donc le monde présent, ouvrant la voie à toutes sortes de dérives mortifères que seule la culture de la paix et de la réconciliation apaiseront.

Les élus territoriaux inspirés par le geste symbolique qu’est la venue du Président américain à Hiroshima seront les bienvenus au sein de notre réseau, l’AFCDRP.

Par Jacqueline Belhomme, maire de Malakoff et vice-présidente de Maires pour la Paix Intl, Philippe Rio, maire de Grigny et président de l’AFCDRP-Maires pour la Paix France, et Eddie Aït, conseiller régional et trésorier de l’AFCDRP-Maires pour la Paix France. Tribune publiée le 27 mai 2016 dans le Huffington Post.