C’est dire si l’expression des élus membres de Mayors for Peace et de l’AFCDRP épouse légitimement la volonté de leurs administrés. Mais ne nous leurrons pas, la préoccupation des populations ne se porte pas prioritairement vers l’abolition des arsenaux nucléaires. La préoccupation première est avant tout économique, vivrière, elle a trait au quotidien et pas à l’avenir. C’est encore plus vrai dans un monde qui compte plus d’un milliard de ses habitants sous-alimentés, qui voit le nombre de ses chômeurs exploser, les inégalités s’accroître.
Or ce sont bien ces facteurs-là qui portent en germes les conflits de demain, entre riches et pauvres, Nord et Sud, et qui poussent entre autres à la militarisation des états. Le risque de prolifération nucléaire, en Iran ou en Corée, n’est qu’un symptôme de la maladie.
Aider les moins autonomes, favoriser le débat, gérer les conflits de manière non-violente, promouvoir l’intérêt général, organiser la solidarité, l’éveil à la culture, l’accès aux ressources essentielles, sont autant de missions naturellement associées au rôle des élus locaux, aux maires en particulier.
Car c’est également par nos efforts permanents dans ces domaines que nos actions visant une prise de conscience plus globale de la part de nos concitoyens sont bien acceptées par eux. C’est tout le sens des initiatives locales éclairées par la Culture de la Paix, qui s’attachent à faire une place à chaque individu au sein de la collectivité.
C’est forts de ce travail au quotidien que nous exigeons, derrière les maires d’Hiroshima et Nagasaki, des avancées réelles dans le processus de dénucléarisation de la planète.
Les résultats des élections européennes montrent tout de même que les questions de survie préoccupent les européens, au sens large et qu’il faudrait peu de chose pour focaliser l’attention sur les armes nucléaires…!!