En cette journée du 21 septembre, Journée Internationale de la paix placée cette année par l’ONU sous le thème « Partenariats pour la paix – Dignité pour tous« , l’AFCDRP-Maires pour la Paix France, à travers les collectivités territoriales, invite tous les citoyens du monde, à prendre part à l’émergence d’une culture de la paix.
Par Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la Paix France, Eddie Aït, conseiller régional d’Île de France et trésorier, et Michel Cibot, délégué général.
Les convulsions du monde nous révèlent, s’il le fallait, que la paix est un bien précieux. Les populations jetées sur les routes et les mers ne veulent que la paix. Nous qui souhaitons améliorer ou préserver notre bien être, nous savons qu’il nous faut aussi, pour cela, préserver la paix.
Les collectivités membres de l’AFCDRP-Maires pour la Paix France ouvrent leurs portes aux réfugiés. Leur engagement, souvent ancien, fait qu’elles ne tergiversent pas face à l’urgence, comme aujourd’hui.
Les drames en cours nous confortent dans nos efforts pour la recherche et la mise en œuvre de solutions diplomatiques à tous les conflits de toute la planète car, face aux enjeux nucléaires, notre planète est plus que jamais une et indivisible. Les drames d’ailleurs concernent chacun de nous, où qu’il soit. Des solutions globales, disqualifiant toutes les haines et tout esprit reptilien de revanche, relevant avant tout des Nations Unies, sont nécessaires.
La pression médiatique, prisonnière de l’immédiateté de l’actualité, nous fait parfois croire que seule compte la réaction spontanée, émotionnelle. Cette illusion est trompeuse. La nature des armes actuelles nous oblige à penser non seulement l’instant mais surtout préventivement et pour le long terme. Après le feu nucléaire, malheureusement possible aujourd’hui, il sera trop tard.
Le philosophe Jean-Pierre Dupuy nous alerte (LeMonde.fr, 3 et 6 août 2015) : « l’existence de l’arme nucléaire pose un défi extrême à la pensée. Par elle, une possibilité inouïe a fait irruption dans l’Histoire humaine : l’autodestruction de l’espèce. Un évènement qui, s’il se produisait, ferait non pas que cette histoire n’ait plus de sens, mais bien qu’elle n’en aurait jamais eu, puisqu’il n’y aurait plus personne pour s’en souvenir… Ce néant absolu est impensable, et pourtant, il agit comme un trou noir dont la présence hante tous les raisonnements autour de l’arme atomique ». Il poursuit en constatant que la philosophie française s’est peu intéressée à cette réalité. Ce déni n’affecte pas que le champ de la philosophie. Il mine l’ensemble de nos sociétés et ouvre la voie à toutes les dérives, tous les abandons, tous les décrochements, tous les renoncements. Il abîme notre société non pas demain, mais à présent et depuis ces dates fondatrices des 6 et 9 août 1945, qui virent les deux villes d’Hiroshima et de Nagasaki disparaître sous une tempête de feu vomissant un mal nouveau… la radioactivité.
En refusant de regarder en face cette réalité nouvelle, les hommes se condamnent à des diagnostics erronés ne pouvant conduire qu’à l’administration de remèdes inadaptés que ne cacheront pas éternellement les rapports stéréotypés où s’exprime à loisir une pensée managériale sans relief gommant la part de réalité qui pourtant explique nos catastrophes.
Mais que faire ?
Nous devons maintenant faire en sorte que tous les citoyens prennent leurs responsabilités et trouvent le courage d’affronter ce trou noir, avant qu’il ne nous engloutisse tous. En cette journée du 21 septembre, journée mondiale dédiée à la paix, l’AFCDRP-Maires pour la Paix France, à travers les collectivités territoriales, invite tous les citoyens du monde, philosophes, sociologues, anthropologues, juristes, physiciens, médecins, agriculteurs, ouvriers, techniciens, syndicalistes, jeunes, salariés de toutes disciplines, précaires ou non, à prendre part à l’émergence d’une culture de la paix, moyen efficace de s’attaquer aux causes des maux de notre monde.