Opinions : Mali… D’un conflit à l’autre

Par   13 mars 2013
Par Michel CIBOT, délégué général de l’AFCDRP/Maires pour la Paix France.
La poussée de fièvre malienne ne devait pas s’envenimer… En principe ! Des incertitudes demeurent néanmoins et l’ONU devra s’interposer. Cette séquence de la vie internationale doit cependant nous enseigner que le recours à la guerre est toujours un échec, même si des maliens se réjouissent de la présence française. Bonne nouvelle : la guerre n’a pas empêché le bon déroulement d’un championnat de football.

Petit retour en arrière : dans La gloire du sabre, l’auteur, un député français de la fin du dix-neuvième siècle, début vingtième, Paul Vigné d’Octon (1859-1943), ancien médecin des armées coloniales, nous a expliqué comment un général « venait à bout » de dangereux villageois qui, en réalité étaient tout à fait paisibles… pour obtenir quoi ? La légion d’honneur… La lecture de ce document éclairera les réalités d’aujourd’hui. Que de temps passé pour en être toujours à la même misère !

Il faut mettre les voyous ultra-religieux et les racistes de tous acabits en déroute. Mais nous devons aussi garder à l’esprit que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, d’autres foyers de guerre couvent ailleurs et nous savons qui a « nourri » nos assaillants. Paul Quilès, ancien ministre de la défense, le rappelait récemment dans son blog. Nous savons également que la victoire ne sera pas définitive et qu’il faudra pour chaque conflit trouver des solutions adaptées… Syrie, Gaza, Centre-Afrique, Congo, Afghanistan … et n’oublions pas les tensions en Asie… Les Iles Senkaku ne sont que des confettis sur nos cartes de géographie, quand elles y paraissent. Mais là, nous n’avons pas à faire à des bandes plus ou moins armées, aussi déterminées soient-elles… Deux pays puissants, la Chine et le Japon se défient.

Personne ne veut la guerre mais partout les budgets militaires restent à des niveaux hors de raison, alors que l’argent public manque…

Les différends s’enracinent dans des rancœurs ancestrales à la limite de l’irrationnel. Il faudrait vite trouver les bons médiateurs pour travailler aux réconciliations toujours possibles… L’Allemagne et la France ont réussi un tel pari.

Un acte exemplaire de notre pays pour la paix serait une belle initiative mondiale. Le réseau Maires pour la Paix, présent dans 156 pays, a l’envergure nécessaire pour jouer un rôle positif. Un peu d’ambition ne nuit pas ! Surtout si la paix peut en résulter pour tous…

Les facteurs belligènes, essentiellement économiques restent trop forts – minerais, pétrole, eau, sans oublier les trafics d’armes et de drogue sur fond de toutes les misères. L’éducation à une vraie culture de la paix doit devenir une préoccupation de chaque jour. L’ONU et l’UNESCO nous donnent des outils. Que les collectivités locales s’en emparent, avec les citoyens, et nous réussirons à prévenir des conflits comme celui du Mali sans déployer des armes toujours redoutables et si coûteuses… Pour cela, nous devons ouvrir le débat de la culture de la paix et du désarmement nucléaire, pour une autre organisation et une autre gouvernance des institutions humaines.

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