12 organisations majeures se mobilisent pendant la crise du COVID pour construire la Paix
La grave crise sanitaire et économique mondiale provoquée par la pandémie de Covid-19 fait émerger une prise de conscience de l’interdépendance de nos sociétés. Les États européens qui ont tenté d’apporter une réponse individuelle à la crise n’ont eu d’autre choix que d’admettre l’urgence d’une coopération en matière de sécurité sanitaire. Seule une coopération régionale et internationale permettra une gestion effective de la pandémie.
Au-delà de la lutte sanitaire contre le Covid-19, les défis à relever sont multiples et simultanés : soutenir les plus démunis, porter secours aux populations des pays dont les systèmes de santé ne peuvent lutter contre la pandémie et dont l’économie s’effondre, porter la recherche scientifique, mais aussi transformer cette crise en opportunité de faire évoluer nos sociétés et nos économies vers des modes de développement plus écologiques.
La pandémie de coronavirus met aussi en lumière la faiblesse des États en matière de sécurité internationale et l’inadéquation des conceptions de la sécurité basée sur la force au détriment du droit et de la réalisation des droits humains. Combien paraissent scandaleux la poursuite des conflits locaux et internationaux ! Combien l’arme nucléaire, symbole ultime de la puissance étatique pour certains, apparaît vaine pour combattre les menaces du XXIe siècle !
La garantie d’une sécurité internationale ne peut être assurée sans une élimination complète et négociée des armes de destruction massive. Il ne faut pas oublier qu’en France, la Loi de Programmation Militaire a alloué 37 milliards d’euros à la modernisation de l’armement nucléaire pour les années 2019 à 2025. Serons-nous assez insensés pour poursuivre cette gabegie ?
Si l’idée qu’un “autre monde” est possible après la pandémie, ce dernier ne pourra se construire qu’en mettant fin à la course aux armements – qu’ils soient nucléaires ou conventionnels ; en réengageant un véritable processus de désarmement nucléaire multilatéral, progressif et équilibré ; en agissant pour convaincre les Etats-Unis et la Russie de proroger le Traité New START, qui avait pour but de contenir la course aux armements nucléaires entre ces deux pays et d’ouvrir la voie à de nouvelles réductions de leurs arsenaux.
Le report de l’examen du Traité de Non-Prolifération à 2021 ne doit pas non plus constituer une aubaine politique pour un désengagement des États en matière de désarmement nucléaire. Rappelons que ce traité – auquel la France est partie depuis 1992 – prévoit dans son article VI l’élimination des armes nucléaires. Cet engagement doit être mis en œuvre par les États nucléaires, tout comme la signature et la ratification du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN). En signant puis ratifiant le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, la France donnerait un signal fort en faveur du désarmement nucléaire ».
A l’heure où la pandémie est exploitée à des fins politiques par certains dirigeants pour remettre en cause le multilatéralisme, nous devons répéter qu’une solution à la crise ne pourra être trouvée que dans le cadre d’une coopération interétatique, dans le respect de la Charte des Nations Unies et s’appuyant sur les objectifs du développement durable (ODD), la culture de la paix et les accords de Paris sur le climat.
Face aux replis nationalistes, nous appelons avec gravité à la réorientation urgente des priorités nationales et internationales, afin que s’engage la construction d’une sécurité commune et que s’instaure une véritable culture de la Paix.